Charles de Habsbourg dit Charles Quint, né le 24 février 1500 à 4h00 (am) Gand en Belgique
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Charles-Quint, empereur d’Allemagne, était aussi roi d’Espagne, sous le nom de Charles Ier. Habile politique, capitaine remarquable et diplomate consommé, il eut la fortune comme compagne inséparable pendant une grande partie de sa vie, mais la maladie, les infirmités vinrent l’assaillir, et elles sont, à n’en pas douter, les principales causes de son abdication et de sa retraite au monastère de Yuste, en 1555, à l’âge de 55 ans. Comme bon nombre de ses contemporains, il fut un grand voyageur. Ses voyages étaient peut-être destinés à combattre le mal par le mouvement ; dans sa vie, il alla neuf fois en Allemagne, six en Espagne, sept en Italie, dix en Flandres, deux en Angleterre, deux en Afrique, quatre en France et, pour faire ces déplacements, traversa huit fois la Méditerranée et trois l’Océan !
A 23 ans, il eut, en Espagne, une première attaque de fièvre quarte, traitée au bois de gayac, sudorifique alors nouveau, auquel on adjoignit les nombreux purgatifs recommandés par la médecine arabe, Le changement d’air le guérit au bout de deux ans, mais cette fièvre avait préparé le terrain à d’autres affections. En 1534, il subit les premières atteintes de rhumatisme, et ses douleurs rhumatismales devinrent vite chroniques, malgré la racine de squine et les traditionnels médicaments de la thérapeutique d’alors. Dès sa jeunesse, il avait souffert des hémorroïdes, et le mal empira avec les années. Il a aussi éprouvé de la stomatite, qui a fait penser à la syphilis, justiciable elle aussi alors des sudorifiques et antiscorbutiques du Nouveau-Monde.
Charles-Quint avait à son service 38 médecins, 3 chirurgiens et un seul apothicaire. Parmi les médecins, le plus connu est Vésale ; d’autres ont cependant laissé un nom : Narciso Verdunno, Luis Lobera de Avila, Mathys. L’apothicaire fut d’abord le père de Vésale, puis Baena, qui accompagnait l’empereur dans ses multiples voyages. Ce corps médical imposant ne paraît pas avoir bien soulagé l’illustre malade, qu’il était chargé de maintenir en bonne santé. Ce n’était, certes pas, par ignorance, mais faute de médicaments vraiment efficaces, à une époque où la thérapeutique n’avait pas réalisé les progrès actuels.
(D'après : El Doctor L. Bus, Medicamentos empleados por el emperador Carlos V. In Monitor de la Farmacia, Madrid, 5 février 1952, p. 41).
FIGURE I
Le thème a été dressé pour 3h 40' AM. [Placidus, PM, 131 15h59 AM ; Gauricus, TA, 39 15h18 AM ; Junctinus, 204b, 15h49 AM ; Cardano : De exemplis, opera omnia, t.5, 462 : 16h 34 am ; Lindsay Armstrong donne 3:00 AM, l'Indomptable, 2014 ; Origani, 339, 16h49 pm].
à propos de l'heure de naissance de Charles-Quint :
J'ai souligné la date du 23 février à 15h44 : en effet, je n'ai eu connaissance de cette information de l'Annuaire-Bulletin de la société de l'histoire de France qu'a posteriori. L'étude que vous voyez est donc réglée sur l'heure donnée dans l'Astronomicum Caesareum d'Apianus.Le cas de Charles Quint est un peu plus compliqué. J’ai retrouvé de lui plusieurs horoscopes, les uns pour le 23 février 1500, a 15 h 40 et 15 h 44 [Bibl. nat. de Fr., lat. 7395, fol. 328v ; L.A Birkenmajer, op. cit. p. 734 (« d’aprés Gauricus ») ; et Petrus Apianus, Astronomicum Caesareum (Ingolstadt, 1540), passim.], et d’autres pour le 24 février, a 16 h 34 et 16 h 38 [Cardano, p. 462 ; et Bibl. nat.de Fr., fr. 13028 (cf. n. 14), fol. 48 (« thema construxit Rojas Hispanas »)]. Certes, les positions dites du 23 février sont en fait celles du 24 février en date civile, a 3 h 40 ou 44 ; mais celles dites du 24 février doivent aussi être corrigées en 25 février en date civile, a 4 h 34 ou 38, et on a de toute façon un écart d’une journée. S’il fallait peser ces divers témoins, je donnerais la préférence à celui du 23 février à 15 h 44, car il s’agit de 1'Astronomicum Caesareum d’Apianus, une superbe impression dédiée à l’empereur, où le mode d’emploi de chacun des instruments planétaires dont elle est faite est illustré par deux exemples correspondant régulièrement aux naissances de Charles Quint et de son frère Ferdinand. Mais le problème n’est pas tant de peser ces témoins que de comprendre ce qui s’est passé. Et il faut pour cela traiter séparément la divergence sur la date, fut-elle minime, et la divergence sur l’heure. [Poulle (Emmanuel), « Discours » [sur l’astrologie dans la société du Moyen Age], Annuaire-Bulletin de la Société De L'Histoire de France 1998, p. 3-14]
heure de naissance donnée par Apianus, Astronomicum Caesareum, 1532
Le thème se caractérise d'abord par une conjonction serrée entre l'AS, Lune ; et Saturne, en IC. Vénus partage un // avec Mars (en Taureau). Saturne est fort puisque As, L se trouvent en Capricorne. Enfin une conjonction lâche entre Jupiter et le Soleil. en position d'hyleg, nous choisissons la Lune ; l'anérète est représenté par Saturne. Toutefois, Vénus apparaît affaiblie [l'astre de Mars regarde Vénus, écrit Ptolémée dans le Tetrabiblos].
Charles Quint a été atteint possiblement de paludisme comme en témoignent les commentaires de F. Mignet [Charles Quint, son abdication, etc. Paulin, 1854, chap. VIII]. L'empereur se retire donc vers la fin de sa vie à Yuste, lieu perdu à la frontière de l’Estrémadure et de la Vieille-Castille. Il s’y est fait bâtir une résidence, près d’un couvent de hiéronymites. C’est là qu’il meurt de paludisme, en 1558, après avoir assisté à ses propres funérailles (anticipées), ce qui, pour l’Église, constitue un péché mortel. Mais l’empereur, toute sa vie, s’est flagellé jusqu’au sang, dans un esprit d’expiation. L'agonie dura 21 jours, le décès étant survenu le 21 septembre 1558, vers 2h du matin.
FIGURE II
En directions converses, on retient C Sa // L (1559), l'arc C M // L étant échu depuis 4 ans. C'est à peu près à partir de 1554 que Charles Quint envisage de se retirer dans un monastère, assailli par les crises de goutte et las de tout.
Le thème de directions directes :
FIGURE III
permet d'observer deux directions, dont l'une majeure : D L opp. Sa (1559) et l'autre, accidentelle des suites de la conformation planétaire : D V # L (1559). Le tout début de la pathologie goutteuse de Charles Quint date d'à peu près 1535. Si j'évoque ce point c'est aussi bien pour montrer l'état du thème dirigé pour cette époque que pour évoquer un point pictural, relevé par M. Kahn lors d'un congrès de rhumatologie [SFR, 2005] : c'est que l'on trouve par le Titien, un portrait de Charles Quint où l'on voit des déformations (tophus) caractéristiques de cette maladie pour la première fois.
FIGURE IV
FIGURE V
Les anciens historiens diffèrent d’avis sur le motif véritable de la grande résolution accomplie par Charles-Quint en 1555. Les uns attribuent sa détermination aux attaques de goutte dont il souffrait depuis sa jeunesse et qui, depuis quatre ans surtout, ne lui laissaient presque plus de relâche ; les autres, au chagrin qu’il avait ressenti d’avoir dû fuir en 1552 devant Maurice de Saxe...[...] Charles-Quint avait trente-six ans lorsque ses cheveux commencèrent à blanchir; à quarante ans, ses forces étaient à moitié brisées, et les attaques de goutte l’obligèrent dès lors à voyager le plus souvent en litière. En 1551, la goutte lui remontait parfois jusque dans la tête et menaçait de le tuer subitement. En 1552, Charles-Quint, arrivé malade de Thionville à son camp devant Metz, voulut animer ses troupes : il monta un cheval turc; mais il ne put soutenir cet exercice plus d’un quart-d’heure. Au commencement de 1554, tandis que la goutte retenait Charles-Quint au lit et l'empêchait de s’occuper des affaires publiques, Henri II, exagérant à dessein les maux de son ennemi, chargeait ses ambassadeurs à Constantinople de faire connaître que l’empereur avait perdu une de ses mains, deux doigts de l'autre et qu’une de ses jambes s’était rétrécie; que ses facultés intellectuelles même avaient baissé à tel point qu'il ne s’occupait plus que bien peu des affaires, et que, pour se distraire, il s’amusait à monter et démonter des horloges. [Histoire de la révolution des Pays Bas sous Philippe II, Vol. 1 Théodore Juste, p. 5, 1856 et vol. 2, p. 8]Cette aggravation, nous en voyons le signe même dans les directions de 1551-1552 :
FIGURE VI
et notamment : la direction C V conj Sa 1552 qui est le pendant de celle, en thème direct dirigé, de 1534 à l'époque des premières manifestations de la maladie [il ne s'agit pas de directions miroirs car elles sont séparées d'un intervalle de 20 ans ! Toutefois, on aperçoit bien le principe; revoyez la Fig. V]
FIGURE VII
et en thème direct, la D D L opp M en 1551 qui préfigure la direction finale de 1558.
Quelques directions concernant le règne de Charles Quint :
- roi des Romains, sacré empereur le 23 octobre 1520 : D M // Sa 1520
- empereur romain 1530 : D L # S, J 1529-1530
- huitième guerre d'Italie 1536 : D M conj V 1537
- trève de Nice 1538 : D J // L 1538
- neuvième guerre d'Italie : D M conj J 1542
- traité Crépy-en-Laonnois 1544 : C J conj L 1545 et Rapt parallel Rp J | S 1545
- bataille Muehlberg 1547 : C L conj S 1548
Ces directions mettent en jeu les planètes dites soit bénéfiques (J, V), soit neutres (S) ; toutefois, les astrologues reconnaissent que cette dichotomie n'a plus cours et que désormais, on doit surtout juger des affinités planétaires d'après leur place par rapport aux deux axes. Il se trouve que Sa et M sont situés dans la sphère d'influence de l'ax MC-IC ; d'ailleurs, c'est peu de dire que Charles-Quint a pratiquement toujours, lors de ses déplacements, été gêné voire lourdement handicapé par la goutte et ce au moins depuis 1535. Il est donc assez normal que nous observions des DP engageant Vénus, Mars et Saturne, en liaison avec des événements touchant la fonction même de l'Empereur.
On peut suivre Fig. VIII les enchaînements qui mettent successivement en jeu S, J puis L.
FIGURE VIII
Examinons à présent l'ensemble des Rapt parallels couvrant la période d'activité de Charles Quint, soit 1519 - 1552 à peu près ; nous trouvons successivement pour ceux engageant spécifiquement le destin social (soit les points marquants : L, S, J) ; les arcs sont pris en AR :
- D Rp L | J 1520 et D Rp L | S 1521
- D Rp L | V 1524
- D Rp J | S 1545
renseignements tirés de wikipedia :
6e : Charles fut couronné empereur romain germanique le 23 octobre 1520, date à laquelle il contrôlait déjà la couronne espagnole et son héritage bourguignon dans les Pays-Bas : le règne planétaire de Charles Quint venait de débuter.
7e : François Ier déclare la guerre à Charles Quint en janvier 1528 et envoie une armée en Italie sous le commandement de Lautrec. Ce dernier conquiert le Milanais puis marche sur le Royaume de Naples, et vient mettre le siège devant Naples en avril 1528. L'armée impériale, dirigée désormais par Ferdinand Ier de Guastalla, ne quitte Rome qu'en février 1528 pour mettre un terme au siège de Naples. [...] Les effectifs fondent tellement que les restes de l'armée capitulent à Caserte le 15 août 1528. La France subit une nouvelle défaite à Landriano si bien qu'elle perd le duché de Milan.
8e : Grâce à l’intervention du pape Paul III, élu en 1534 et partisan d’un rapprochement entre les deux souverains, François Ier et Charles Quint signent le la Paix de Nice, par laquelle la France acquiert la possession de la Savoie et du Piémont mais renonce à ses prétentions sur Milan. [...] Néanmoins, ils se réconcilient lors de l'entrevue d'Aigues-Mortes le , promettant de s’unir face au danger protestant.
9e : Charles Quint est à Majorque à la fin du mois de septembre 1541, planifiant son attaque sur Alger, et François I er, considérant comme peu avisé d'attaquer un souverain chrétien alors que celui-ci combat les Musulmans, promet de ne pas lui déclarer la guerre tant qu'il sera en campagne. Toutefois, l'expédition de Charles Quint tourne au désastre quand des tempêtes dispersent et détruisent en partie la flotte d'invasion peu après le début du débarquement, et l'empereur rentre en Espagne avec ce qui reste de ses troupes au mois de novembre [...]
FIGURE IX
Le principe du Rap parallel, je le rappelle, est celui d'une équidistance - en l'occurrence de domitude - entre deux points marquants soit par rapport à l'axe AS-DS soit par rapport à l'axe MC-IC. Je ne cache pas que la correspondance n'est pas totale ; on remarque surtout :
- les deux Rp de 1520 et 1521 (sacre de l'Empereur et début de la 6e guerre d'Italie); ;
- la Rp de 1524 (Le chevalier Bayard meurt le 30 avril 1524, durant la retraite.
En juillet de la même année, les troupes espagnoles, commandées par Charles de Bourbon, envahissent la Provence. Elles ne parviennent toutefois pas à réussir le siège de Marseille et les Français font une contre-offensive, qui leur permet de repasser les Alpes en octobre. Milan est reprise le 26 octobre et les Espagnols se réfugient à Lodi et Pavie) ;
- Rp de 1524 (Les forces espagnoles de Charles-Quint capturent François Ier et écrasent son armée dans la bataille de Pavie, reprenant Milan et la Lombardie, 1525) ;
- Rp de 1538 (paix de Nice, entrevue d'Aigues-Mortes) ;
- Rp de 1545 trève de Crépy-en-Laonnois ;
FIGURE X
La Rp de 1540 (L|M) semble plus en rapport avec une aggravation de sa maladie.
influence des étoiles :
- Scal Norte (Zuben elshemali, β Libra) : domitude 268°31'22", en conjonction avec le MC ;
Tied up with the MC and Ascendant or with well placed stellar bodies, the Northern Scales are credited with helping the native to gain honors and distinction. [...] Credited with bestowing an immortal name. [Fixed Stars and Their Interpretation, Elsbeth Ebertin, 1928, p.66.] - Capulus ( M34 Perseus) : domitude 79°12'09", en // avec Saturne ;
It is said to give an intelligent, strong, bold and adventurous nature, but a tendency to lying. By the Kabalists it is associated with the Hebrew letter Lamed and the 12th Tarot Trump "The Hanged Man." [Robson, p.56.]
FIGURE XI : radix fixed stars
directions zodiacales à l'époque du décès :
- // Venus conj Saturne (1559)
- # Venus conj Mars (1559)
- opp. Mars conj Lune (1556)
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