Converse parallels in zodiaco (I)
Comme nous l'avons vu dans les autres pages, il est facile en consultant sur graphique le thème in mundo, de déterminer à vue les arcs de direction. Tel n'est pas le cas des directions converses in zodiaco, dont l'importance n'est pas à négliger. Dans cette page, j'examine des horoscopes tirés de manuscrits anglais. La source de cette étude : Courting Disaster, astrology at the English court and university in the later middle ages, Hilary M. Carey, Palgrave Macmillan, 1992.
1. Édouard II d'Angleterre (25 avril 1284, château de Caernarfon, Principauté de Galles – 21 septembre 1327)
ÉDOUARD II, fils d’Édouard Ier et d’Eléonore de Castille, né à Caernarvon, le 25 avril 1284, mort le 27 septembre 1327. Il monta sur le trône en 1307. D’un caractère doux et irrésolu, il était peu propre à continuer l’œuvre d’un conquérant et à tenir la promesse faite à son père qui avait encore exigé de lui un serment : c'était de ne point rappeler de l’exil un favori vicieux, dont le commerce avait laissé chez lui une irréparable corruption. Il ne tint pas cette dernière promesse plus religieusement que la première. Le favori, rappelé, fut créé comte de Cornwall, marié à la nièce du roi, et, au scandale de tout le royaume, institué régent pendant qu’Édouard allait en France épouser la princesse Isabelle, à laquelle il avait été fiancé par son père. Enfin, le mécontentement public éclata, et le comte de Lancastre, cousin d’Édouard, à la tête d’une ligue formidable, le força de prononcer l’exil de l’odieux étranger. Mais son éloignement fut loin d’être une disgrâce : son royal ami le fit lieutenant d’Irlande, l’accompagna jusqu’à la frontière, où il mêla à ses adieux d’abondantes larmes et d’innombrables dons. La séparation fut de peu de durée : le rappel de Gaveston, que le pape, à la prière d’Édouard, releva du serment qu'il avait fait de s’éloigner pour toujours, fut le signal d’un nouvel orage. Le parlement se saisit de l’autorité, et força le prince à sanctionner ses actes (1310). Thomas, comte de Lancastre, secondé par le vœu public, poursuivit Édouard, réfugié dans York avec son pernicieux ami, s’empara du dernier, et lui fit trancher la tête. Le malheur étant sans remède, Édouard jugea qu’une plus longue résistance eut été sans objet ; son cœur pusillanime oubliait ses amitiés comme son cœur pusillanime oubliait ses amitiés comme, ses haines. Il se laissa ramener aisément par quelques démonstrations de repentir. Pour faire diversion à ses regrets, il reporta son attention sur l'Écosse, et se mit à la tête de 100,000 hommes; mais l’instant était mal choisi : On avait donné à ce royaume le temps de se relever; il était alors dans toute l’énergie de sa nationalité reconquise et dans l’enivrement d’un règne glorieux. Robert Bruce n’eut qu’à paraître pour mettre en fuite un adversaire tel qu’Édouard II, qui, ayant essuyé une défaite complète à Bannockburn (25 juin 1314), revint sur ses pas pour y congédier son année. Bientôt il fit choix d’un nouveau favori. Une seconde ligue se forma; Thomas de Lancastre reparut à sa tète, mais il fut battu, et périt sur l’échafaud (1322). Édouard voulut se mesurer de nouveau avec le héros de l’Écosse : il perdit une nouvelle bataille, et se sauva à grande peine, poursuivi jusque sous les murs d’York. Le mécontentement public était à son comble; la reine de son côté avait son favori, qu’on exila. Une contestation survenue relativement à l’hommage du duché de Guyenne fournit à Isabelle l’occasion de passer en France sous prétexte de négocier un arrangement avec son frère, Charles le Bel. Elle profita de son séjour pour tramer un complot contre son mari. Mollement soutenue par son frère, elle s’adressa au comte de Hainaut, et fit appel au dévouement de tout brave chevalier qui voudrait tirer l’épée pour la cause d’une jeune reine outragée et courir l'aventure à ses côtés. Les champions ne lui firent point défaut. L’expédition chevaleresque s’embarqua le 22 septembre 1326, et prit terre dans le comté de Suffolk ; son succès fut rapide. Le roi prit la fuite, et son favori Spencer, tombé aux mains de ses ennemis, fut attaché à une potence de cinquante pieds. Édouard, poursuivi et découvert dans les montagnes de Galles, fut ramené à Monmouth ; le parlement prononça sa déchéance. Sommé de remettre aux mains de ses commissaires le sceptre et la couronne, il entendit l’acte de dégradation ainsi conçu :
« Moi, Guillaume Trussel, procureur du parlement et de toute la nation anglaise, je vous déclare en leur nom et leur autorité que je révoque et rétracte l’hommage que je vous ai fait; dès ce moment, je vous prive de la puissance royale, et proteste que je ne vous obéirai plus comme à mon roi. »
Quelques mois après, Édouard finit sa vie dans un odieux supplice : deux sicaires, Gournay et Maltravers, pénétrant dans la chambre du roi pendant qu’il était livré au sommeil, lui plongèrent un fer rouge dans les intestins. On rapporte qu’ayant consulté l’évêque d’Hereford avant de commettre le meurtre, les assassins avaient reçu du prélat cette réponse ambiguë : Eduardum regem nolite timere, bonum est. Son règne, plein de désordres et de défaites, n’offre rien d'utile et de grand. [Hume, Hist. of Engl. — Lingard, hist. of Engl.]
[Nouvelle Biographie universelle, etc. , dir Hoefer, tome XV, 1856]
Il semble bien que le supplice infligé à Edward II ne soit qu'une légende [cf. par exemple http://culture-et-debats.over-blog.com/article-comment-est-mort-edouard-ii-59038765.html].
Sur la géniture d'Edward II, l'ouvrage de référence est Horoscopes and History de John North, the Warburg Institute, 1986. Malheureusement, ce livre étant à la fois épuisé et introuvable, je me suis rabattu sur le Courting disaster... de H.M. Carey, notamment pp. 119-121, qui permet pratiquement, grâce aux tables de l'appendix III (Horoscopes in Medieval English Munuscripts), p. 248, d'établir l'heure de naissance à 2h AM. En effet, il ne faut pas tenir compte du MS de la British library (Brit. Lib. MS Royal 12 F.xvii, fol. 153v) qui donne une heure fantaisiste :
The time of the day is given with considerably less precision. Edward II is said to have been born, on 25 April 1282, before noon. In fact the time indicated by the horoscope is about 8.28 a.m. [Courting... p. 122]
Figura nativitatis Edwardi de Karnarvan anno Christi 1282 imperfecto, 25 die Aprilis in festo Sancti Marce evangeliste, aureo numero currente per 12, littera dominicali a. Ista nativitas est coniunctionalis 2, et ante meridiem. [Courting... p. 248]
Astro databank donne une heure qui s'inspire de la même source médiévale : Martin Harvey, Nativitas I, quotes a leaf of vellum in a Latin mms from the time of Edward's birth with a chart having 15 Pisces on the MC and 18 Cancer on the ASC. |
FIGURE I
Le thème est dressé pour le 2 mai 1284 (greg.) à 10h du matin (2h am). En domitude, on trouve un // entre Jupiter et la Lune ; Mars est à l'AS :
« Il accorde beaucoup d'attention aux divertissements et aux jeux de cour, mais aussi du temps aux pratiques sportives et aux arts mécaniques. » [wikipedia]
Jupiter est en conjonction avec Facies (domitude Campanus 152° 35'); Facies est donc en aspect // avec la Lune.
'The nebula in the Archer's Face is of the nature of the Sun and Mars, and causes blindness, defective sight (all nebula can cause blindness), sickness, accidents and a violent death.' [Robson, p.165.]
Et Aldebaran est en conjonction avec Mercure ; toutefois, Aldebaran a une domitude de 320°17'.
'It gives honor, intelligence, eloquence, steadfastness, integrity, popularity, courage, ferocity, a tendency to sedition, a responsible position, public honors and gain of power and wealth through others, but its benefits seldom prove lasting and there is also danger of violence and sickness.' [Robson, p.120.]
Il y a une autre particularité « incidente » dans cette géniture : la coïncidence d'une conjonction entre deux parallèles, l'un émané de Mars à 28°27' Cancer, l'autre émané de Saturne à 25°42' Cancer.
FIGURE II
Lorsque Edward II est couronné roi d'Angleterre, on relève un aspect de direction converse conj MC - Soleil en 1308.
FIGURE III
Cet aspect de direction primaire zodiacal est bien typique d'un événement de cet ordre ; il permet d'envisager que l'heure de naissance est congruente.
Lorsque Edward II est emprisonné et qu'il meurt dans des circonstances qui restent mal définies en 1327, on trouve un « train » de directions à des points-aspects, notamment :
- Mars // Lune
- Lune // Mars (et # Saturne)
A)- directions zodiacales :
FIGURE IV
La Fig. permet d'observer le // Lune qui s'établit à 6°42'27" Virgo. La direction qui nous intéresse lie Mars et ce // Lune. Il s'agit d'un arc convers qui se lit ainsi : C // Lune conj. Mars [i.e. convers parallèle Lune, conjonction à Mars] ; dans cette opération, il faut imaginer que Mars est le point fixe, le significateur et que le // Lune est le point mobile ou prometteur. Soit donc à calculer la direction : convers // Lune conj. Mars :
1) - relevé des paramètres indispensables :
longitude du // Lune : 156°42'27" ;
latitude géographique (latgeo) (Caernarfon) : 53°08'N
écliptique en 1284 : 23°31'58" (eclip)
longitude de Mars : 126°25'27"
TS natal : 0h 44min 15s (soit 11°03'49")
2)- calculs relatifs au point fixe : (Mars)
AR f = 129,324°
dec f = 20,536°
h = (TS-AR f) = 11,064°- 129,324° = -118,261°
domitude Campanus = 358,984°
pm = 270°-358,984° = 88,984° (pour maison diurne 270°, pour maison nocturne 90° de domitude ; pm doit être toujours < 90°)
pôle du cercle de position de ce point : sin p = sin latgeo x sin pm => p = 53,121°
angle A (angle du méridien supérieur correspondant à l'horizon de pôle p, avec le méridien supérieur natal)
cos A = tan p/tan latgeo => A = 1.693° (toujours < 90°)
point fixe en maison XII (# Saturne)
3)- calculs relatifs au point mobile : (// Lune)
AR m = 156,708°
dec m = 9,076°
angle B (semi-arc diurne du point mobile correspondant à un horizon de pôle p, qui est le cercle de position du point fixe ; B est un semi-arc fixe dans tous les cas)
cos B = - tan p x tan dec m => B = 102,294° (> 90° si signe p = signe dec m ; < 90° si signes #)
4)- calcul de l'arc de direction :
La domitude du point fixe étant en secteur oriental diurne (i.e. maisons X, XI, XII) en l'occurrence Mars (maison XII), on a :
D = (AR m - TS) + A - B => D = 46,793° (le logiciel Morinus donne 46,809° d'arc).
Si nous prenons la direction inverse, i.e. celle considérée comme directe, on trouve :
D = 45,576° (Morinus 45,69°).
5)- conversion en années de vie
Plusieurs « solutions » sont proposées aux astrologues :
- le pas Ptolémée : 1° = 1 an
- le pas Naibod : 0.996° = 1an
- le pas de Cardan : 0.987° = 1 an
- le pas solaire en longitude (variable)
- le pas solaire en ascension droite (AR)
Dans le cas qui nous occupe, le pas AR est de 0.958 (par interpolation entre 0.953° pour 40° de longitude et 0.976° pour 50° de longitude). On trouve :
D = 46.793 x 0.958 qui conduit à l'année 1328,8. Si l'on considère l'arc direct, on trouve D = 45.576 x 0.958 qui conduit à 1327,64.
B)- directions mondiales
On relève deux directions :
- D Mars # Lune
- D Lune conj Mars
1)- trouver la pointe sur l'écliptique correspondant à la domitude de # Lune.
domitude # Lune : 334,835°
longitude zodiacale :
- hp = angle horaire de la pointe sur l'équateur du cercle de position (angle rétrograde) :
tg hp = coslatgeo/tan dom => hp = -51,936°
ARp = (TS - hp ) = 12.317°- (-51,936°) = 64,253°
Lp = sin ARp/(cos eclip x cos ARp + sin eclip x sin hp x tan latgeo) => 88,697°
2)- les calculs se déroulent ensuite comme ci-dessus où l'on prend comme point fixe le point-aspect # Lune (88°41'49") et comme point mobile Mars. On trouve :
D = 44,656° => soit 1326,76.
bibliographie : Max DUVAL, la domification et les transits (Ed. Trad., 1984), surtout p. 28
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