dimanche 14 mai 2017

mundane primary direction compute

Exemple de calcul d'une direction primaire mondiale Campanus


1)- introduction : je donne ici un exemple de calcul de direction primaire mondiale sur un aspect de conjonction ; les deux points marquants sont pris tour à tour comme prometteur (le point mobile) et significateur (le point fixe). Lorsque j'ai étudié les directions avec le logiciel Morinus, mon attention a été rapidement attirée par le fait que l'on n'obtenait pas les mêmes arcs directionnels en direction directe (voir A) ou en direction converse (voir B). Eric Cordier écrit :

« Dans les directions primaires converses, on ne relève pas les conjonctions et les oppositions puisqu’ils sont relevés dans les directions directes [...] »
http://www.astrologie-gratuite.org/astrologie/directions2

La question fondamentale reste posée et elle est d'ailleurs l'une des clefs du concept des directions primaires. Je propose l'explication suivante : à nos yeux, nous observons que la nuit, les astres et les planètes semblent se mouvoir vers l'Ouest ; il s'agit bien sûr d'une illusion liée à la rotation terrestre. Et c'est cela qu'il convient de définir par l'expression primum mobile. Ainsi en (A, Fig. II) voyons-nous le Soleil « se lever » ; il n'en est rien. La terre tourne et le point ascendant (AS) s'est « déplacé » d'un arc d'AR de 33°53'20" correspondant à 2h 15 min d'ascension droite. Dans le cas qui nous occupe (A)- direction du Soleil à Jupiter - c'est le mouvement induit par le primum mobile qu'il faut envisager : le Soleil va se placer sous le cercle de position de Jupiter (le point fixe). En (B) - direction de Jupiter à Soleil, c'est la trame même du ciel qui est mobile : le point fixe, représenté par le Soleil, est alors purement virtuel au lieu que c'est l'inverse qui se produit dans le cas de la direction directe. Il y a donc un paradoxe dans la mesure où l'un des points que l'on considère est virtuel. Répétons-le : dans le cas de la direction directe (A, cf. Fig II), c'est le point fixe qui est virtuel (en effet : lorsque la conjonction Soleil-Jupiter parvient à échéance, Jupiter est, in mundo, à une domitude de 281°...). Dans le cas de la direction converse (B, Fig. III), c'est le point mobile qui est virtuel. Autrement dit, le thème natal doit être considéré comme une sorte « d'instantané photo » qui se dédouble pour l'observateur selon comment celui-ci considère ce décalque céleste.

2) note : dans ce qui suit, j'ai repris les calculs développés par Max Duval : la domification et les transits (ed. Trad, 1984) et les moyens de pronostic en astrologie (ed. Trad. 1986). J'ai déjà été amené à étudier longuement ces ouvrages dans Astro-pronostic des périodes critiques par les directions primaires (ed. Trad. 1999). Toutefois, je n'ai pu autant que je l'aurai souhaité, développer les calculs ; par ailleurs il m'a semblé indispensable d'effectuer un contrôle de certaines computations du logiciel Morinus. Ces contrôles sont en parfait accord avec le logiciel développé par Robert Nagy, repris par Roberto Luporini et qu'Elias Diaz Molins a en charge, si j'ai bien compris l'ordre de  succession.

3)- remarque : j'ajoute que dans mon ouvrage sur les directions primaires, j'ai employé une méthode simplifiée, celle du procédé d'Andreas Goldmayer (Max Duval, moyens de pronostic, etc. p. 42).

Computus directionum astronomicus, Andreas Goldmayer, Strasburg, 1657

bibliographie sur Andreas Goldmayer :
Andreas Goldmayer, Strassburgische Chronica, astrologisch beschrieben (Straßburg: 1636). Id., Historische Astronomische und astrologische Beschreibung [...] der Stadt Würtzburg (Nuremberg: 1645). See Wilhelm Knappich, Geschichte der Astrologie (Frankfort: 1967, 1998), 286. For this special lore cfr. Rupert Gleadow, The Origin of the Zodiac (London: 1968), 67f. Grafton, Cardano's Cosmos, p. 134; Dieter Blume, Regenten des Himmels. Astrologische Bilder in Mittelalter und Renaissance, Studien aus dem Warburg-Haus, 3 (Berlin: 2000), pp. 88-91 and 129-136. As for Antiquity: Anon., ed. Stefan Weinstock, Catalogus codicum astrologorum Graecorum vol. 9 pt. 2 (Brussels: 1953), pp. 176-179 (with bibliography). [A Companion to Astrology in the Renaissance
, Brendan Dooley, Brill, Leiden, London, 2014]
 Les directions Goldmayer sont des directions statiques car on les définit par l'arc d'équateur compris entre les deux cercles de position du significateur (point fixe) et du prometteur (point mobile) : c'est donc tout simplement la différence entre domitude du point fixe et du point mobile (ou point-aspect). L'intérêt de cette méthode est qu'il n'y a plus de direction directe ou converse. Max Duval ajoute que ce procédé était tenu pour très discutable par H. Reverchon et H.J. Gouchon. Il n'y a qu'un seul moyen de se débarrasser - en principe - de la dualité (ou du paradoxe) des directions converses : c'est l'utilisation des Rapt-parallels. Il s'agit d'aspects dynamiques qui se produisent quand le mouvement diurne amène réellement deux points marquants (en corps) en symétrie de domitude par rapport à l'axe MC-FC ou AS-DS. [en sachant qu'il s'agit là du mouvement apparent ; c'est doncl'inverse qui se produit réellement]. On ne peut les calculer que par approximations successives (mais Morinus calcule automatiquement les Rapt-parallels Placidus). Max Duval évoque les Rapt-parallels (Rp) p. 41 de son ouvrage sur les moyens de pronostic.

4)- conséquence : par hypothèse, on peut donc faire mouvoir uniquement en domitude le primum mobile [i.e. les axes] pour ne plus considérer que les mouvements réels et « dynamiques » et ce uniquement en sens direct ; le sens direct est donc le sens apparent du déplacement de la voûte céleste. Il faut bien avoir à l'esprit qu'il s'agit de ce que les astrologues apparaissent le sens antérograde, c'est-à-dire selon la vieille terminologie de la tradition, l'authentique sens convers. Mais ce paradoxe n'est pas insurmontable : après tout, le Soleil « se lève » toujours à l'est :
Ésaïe 38
7 Et voici, de la part de l’Éternel, le signe auquel tu connaîtras que l’Éternel accomplira la parole qu'il a prononcée. 8 Je ferai reculer de dix degrés en arrière avec le soleil l'ombre des degrés qui est descendue sur les degrés d'Achaz. Et le soleil recula de dix degrés sur les degrés où il était descendu.

« Ce verset n’est pas sur le basculement de la terre ,signe esotérique d’une fin du monde terrestre.Ce n’est pas le soleil qui bascule de 10 degrès mais son ombre, il y a confusion sur la deuxième phrase, si vous ne tenez pas compte de la première [...] »
http://etudes-symboles-bibliques.blogspot.fr/2014/07/les-degres-dachaz.html
5)- retour aux étoiles :  dans les pages qui suivront, vous verrez que la détermination spatiale des étoiles dans le thème natal n'est pas univoque. En effet, à la localisation en longitude doit s'associer la pris en compte de la latitude, qui peut être fort notable. Le thème natal [geniture] ne donne que les localisations en longitude sur l'écliptique ; or, il n'y a que le Soleil dont la latitude est nulle par définition même. Lorsque donc, l'on affirme qu'une étoile est en conjonction avec un point marquant du ciel natal, ce n'est vrai qu'en première approximation : pour les astrologues, il s'agit en quelque sorte d'un simple indexage - pour autant que la conjonction soit au degré près. En effet, les astrologues n'admettent pas que les étoiles, au contraire des planètes ou des luminaires, envoient des rayons [aspects] ; par contre les étoiles - toujours selon la tradition - peuvent toutefois participer à l'analyse d'un thème par les aspects purement angulaires [i.e. les parallèles de déclinaison in mundo]. Le point où je veux en venir est le suivant : après l'opération d'indexage (que réalise de nos jours directement les logiciels, dont Morinus, i.e. la localisation sur un zodiaque prenant en compte la précession des équinoxes ou zodiaque sidéral « tropicalisé ») vient une opération de marquage où l'on doit déterminer la position de l'étoile in mundo.

*
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Soit le thème :

Figure I : geniture de Francesco Sfondatri 

A)- Nous cherchons l'échéance de la direction : Soleil conjonction Jupiter in mundo, en considérant que le Soleil est le point mobile et que Jupiter est le point fixe.

1) - relevé des paramètres indispensables :
  • longitude du Soleil : 218° 47'19" ;
  • latitude géographique (latgeo) (Cremona) : 45°07'
  • écliptique : 23°27'
  • longitude de Jupiter : 183°06'15" 
  • TS natal : 8h41'29" (soit 130°22'19")
2)- calculs relatifs au point fixe : (Jupiter)
  • AR f = 183,30°
  • dec f = - 0,177°
  • h = (TS-AR f) = 130,37° - 183,3° = -52,934° [angle horaire, hour angle]
  • domitude Campanus = 332,064°
  • pm =  270°-332,064° = 62,064° (pour maison diurne 270°, pour maison nocturne 90° de domitude ; pm doit être toujours < 90°)
  • pôle du cercle de position de ce point : sin p = sin latgeo x sin pm => p = 38,754°
  • angle A (angle du méridien supérieur correspondant à l'horizon de pôle p, avec le méridien supérieur natal)
    cos A = tan p/tan latgeo => A = 36,923° (toujours < 90°)
  • point fixe en maison XII (Jupiter)
3)- calculs relatifs au point mobile : (Soleil)
  • AR m = 216,402°
  • dec m = -14,436°
  • angle B (semi-arc diurne du point mobile correspondant à un horizon de pôle p, qui est le cercle de position du point fixe ; B est un semi-arc fixe dans tous les cas)
    cos B = - tan p x tan dec m => B = 78.075° (> 90° si signe p = signe dec m ; < 90° si signes #)
4)- calcul de l'arc de direction :

La domitude du point fixe étant en secteur oriental diurne (i.e. maisons X, XI, XII) en l'occurrence Jupiter (maison XII), on a :

D = (AR m - TS) + A - B => D = 44.87° (le logiciel Morinus donne 44.893° d'arc).

5)- conversion en années de vie

Ici, on choisira la conversion la plus simple, i.e. le pas de Ptolémée 1° = 1an. D = 44.8 ans soit l'année 1538.

FIGURE II : thème de direction directe

 B)- Nous cherchons à présent l'échéance de la direction : Jupiter conjonction Soleil in mundo, en considérant que le Soleil est le point fixe et que Jupiter est le point mobile. C'est l'opération inverse de la précédente, i.e. une direction converse. Toutefois, notez qu'il ne s'agit pas d'une direction converse stricto sensu, c'est-à-dire au sens ancien et traditionnel de l'astrologie telle que pratiquée par Placidus ou Morin : une direction converse au sens ancien de l'expression est un point-planète dont on calcule la conjonction à un point-aspect considéré comme significateur.

1)- les paramètres sont identiques
2)- calculs relatifs au point fixe (Soleil) : 
  • AR f = 216,402°
  • dec f = -14,436°
  • h = (TS - AR f) = - 86,03° [angle horaire, hour angle]
  • domitude Campanus = 7,624°
  • pm = 90° - 7,624° = 82,376° (on prend la domitude du mérien inférieur, le point fixe étant nocturne)
  • pôle du cercle de position de ce point : sin p = sin latgeo x sin pm => p = 44,61°
  • angle A (angle du méridien supérieur correspondant à l'horizon de pôle p, avec le méridien supérieur natal)
    cos A = tan p/tan latgeo => A = 10,74°
  • point fixe en maison I (Soleil)
3)- calculs relatifs au point mobile :
  •  AR m = 183,104°
  • dec m = -0,177°
  • angle B (semi-arc diurne du point mobile correspondant à un horizon de pôle p, qui est le cercle de position du point fixe ; B est un semi-arc fixe dans tous les cas)
    cos B = - tan p x tan dec m => B = 89,825°
4)-  calcul de l'arc de direction : 

La domitude du point fixe étant en secteur oriental nocturne (i.e. maisons I, II, III) en l'occurrence Soleil (maison I), on a :

D = (Ar m -TS) - A - B => D = 47.632°. (le logiciel Morinus donne 47,65° d'arc).

FIGURE III : thème de direction converse

 note :

en direction Goldmayer, l'arc cherché est D = 7, 624° - 332,064° => D = 35,56° (soit l'année 1529).
calcul de la domitude Campanus : cf. https://alchimie.000webhostapp.com -



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