jeudi 11 mai 2017

Cardano's twelve horoscopes [5]

CARDANO'S TWELVE HOROSCOPES

GENITURA V

Hieronymi Cardani (1501-1576)



 5. Aymar de Ranconnet (30 janvier 1505 - 13 septembre 1559) - 10h pm - Bordeaux

Cardan a publié deux interprétations différentes du ciel natal. Ranconnet est un des plus grands jurisconsultes du xvie siècle, et en même temps un des savants dont la vie a laissé le moins de traces dans l'histoire ; il naît à Bordeaux ou dans les environs vers l'année 1498 (j'ai cherché en vain l'année de naissance ; on cite les dernières années du XVe siècle... Il est possible que Ranconnet, qui connaissait très bien Cardan, lui ait communiqué directement son année de naissance). L'interprétation de Cardan change entre la version de 1554 et celle de 1578. Comme l'indique Germanan Ernst dans Veritatis amor dulcissimus : Aspects ofCardano’s Astrology [Astrology and alchimy in early modern Europe, Cambridge, 2006] :
 "In the first, Cardano showed the highest admiration for someone who combined the
gravity of public office with unusual gifts of humanity and learning. He expressed his deep gratitude for the warm greeting that he had received from Ranconnet, even though he had appeared before him poorly dressed and had spoken to him very simply. The incident showed that Ranconnet was endowed with a rare capacity to see past appearances: he could actually read minds. But once again, as a result of Ranconnet’s tragic death in 1559, Cardano was forced to revise his text. He had to inform the reader that his illustrious friend had been imprisoned on the infamous charge of incest and had died mysteriously in prison. Some said that he had committed suicide out of shame, others that he had been strangled, and still others that he had been burned at the stake, at night and under a false name — astrologically, the most plausible hypothesis. Despite Cardano’s warm feelings for his friend, his respect for the truth of astrology compelled him to record this dishonourable end, one entirely unworthy of such a person."
 

FIGURE I : Illustr. Praes. Luter. Emari Ranconeti

Ces différences d'appréciation ont été rapportées par François Secret [Jérôme Cardan
en France
,”
Studi francesi, 30 (1966): 480–82; see Cardano, In Quadrip. (1554),
422–44, and
Opera,
V, 513.]

On ne connaît aucune particularité de sa vie jusqu'à l’année 1526. Il étudiait alors au collège de Périgord à Toulouse. Ayant blessé à mort un de ses condisciples dans une querelle, il dut s'enfuir et vint à Paris, où il entra comme correcteur dans l’imprimerie des Estienne. Ce fut sans doute pendant qu’il remplissait ce modeste emploi, qu’il contracta l'habitude de se lever lu nuit, après qu’un premier sommeil avait reposé et rafraîchi son esprit, pour se livrer, pendant trois ou quatre heures, à l’étude. Par cette méthode, il acquit des connaissances très étendues et très-profondes, non-seulement dans la science du droit romain et dans les littératures anciennes, mais dans la philosophie et les mathématiques. A cette habitude il en joignait une autre, celle d'annoter les ouvrages qu’il lisait. De Thiou affirme que plus d’un érudit de son temps s'est fait honneur des remarques de Rançonnet, en se les appropriant sans scrupule. Depuis son arrivé à Paris, un voile épais continue à couvrir la vie de Rançonnet jusqu'en 1539, qu’il fut nommé Conseiller au Grand-Conseil par lettres patentes, où il est qualifié de licencié ès loix. Il prêta serment le 18 septembre, et pendant dix ans, il remplit scs fonctions avec autant de talent que d'intégrité. A la fin de 1549, le roi le fit président de la deuxième chambre des enquêtes. Cette nomination souleva une vive opposition dans le parlement, dont les itératives remontrances n’eurent d'autre effet que de provoquer sur la vie de Rançonnet une enquête, à la suite de laquelle Henri II ordonna de procéder à la réception, « déclarant ledit Ranconnet suffisamment justifié des cas dont mention étoit faicte dans les dictes remonstrances. » Elle eut lieu le 15 avril 1550. Cinq ans plus tard, Ranconnet, qui s'était acquis une haute réputation par sa science et sa capacité, passa à la première chambre.
Aimé et admiré des premiers savants de son temps, des Cujas, des Tarnebe, des Duaren, des Hotman, et de beaucoup d’autres, qui tous proclament la rare obligeance avec laquelle il leur prêtait les livres imprimés et les manuscrits de sa précieuse bibliothèque, Rançonnet mena, pendant quelques an-nées, une vie paisible et laborieuse dont le calme, un instant troublé par la conduite déréglée de sa fille unique, fut détruit sans retour par une timide protestation qu'il hasarda en faveur de la liberté de conscience, lors de la fameuse Mercuriale de 1559. II osa, en pleine séance et en présence du roi, lire dans les œuvres dr Sulpice Sévère le passage où l'historien rapporte la belle conduite de saint Martin de Tours dans le procès du gnostique Priscillien. Le cardinal de Lorraine vit dans cet acte d'un bon chrétien et d'un bon citoyen un crime énorme. Dès le 21 juin, Rançonnet fut arrêté et jeté à la Bastille. Il est probable qu'il se serait tiré de ce mauvais pas comme s’en tirèrent les autres collègues d'Anne du Bourg, si à l'accusation d'hérésie n'était venue s'en joindre une autre d’une nature bien différente. Son neveu, nommé Surot, à qui il avait refusé la main de sa fille, profita de l'occasion pour se venger lâchement. Il eut l’infamie d'accuser son oncle d'inceste. Personne ne crut à cette calomnie odieuse, que Rançonnet a d'ailleurs victorieusement repoussée dans un Mémoire qui est arrivé jusqu'à nous (Collect. Dupuy, N° 488); cependant on le retint dans les prisons de la Bastille, où il finit, au bout de quelques mois, par se donner la mort. Toute sa famille périt misérablement. Sa femme, Madeleine Hinsselin fut tuée par la foudre. Sa fille mourut sur un fumier, et son fils périt sur l'échafaud. Cujas disait qu’un Irait de plume de Ranconnet lui était plus précieux que de longs commentaires d’autres savants. Ce mot seul suffit pour son éloge. Malgré son profond savoir, il n'a presque rien écrit, Pithou lui attribue le Lexicon historicum, geographicum et poeticum, imp. sous le nom de Charles Estienne, ainsi que le traité De formulis, dont on fait généralement honneur à Brisson. On sait aussi que le Dictionnaire de Nicot fut publié d’abord sous le titre de Trésor de la langue françoise tant ancienne que moderne, par Aimar de Rancnnnet. S'il composa d'autres ouvrages, ils ne sont pas connus comme lui appartenant. Une partie de sa belle bibliothèque fut acquise par l’Etat et déposée à la bibliothèque du roi. [La France protestante, etc. tome VIII, Em. Haag, Cherbuliez, 1858]

FIGURE II : genitura

Le thème a été dressé pour 22h10. 
  • opposition Jupiter - Mars
  • Saturne au MC ; Procyon en conjonction avec le MC
  • Spica et Arcturus en conjonction apparente à l'AS, dont le maître est Vénus
  • Vénus en conjonction avec Markab 
En 1526, lors du duel où il tue l'un de ses condisciples, L // S et M opp MC. En 1539, Sa # V et Rp Sa | V. En 1549, au faîte de sa carrière, Rp S | V. En 1551 encore, S conj L.
En 1559, les direction s'établissent comme suit :

FIGURE III : thème de domitude en 1559

  • D Mars // Soleil
  • D Soleil // Mars
    Il s'agit de directions miroirs. Je remarque une forte analogie de structure de ces directions avec celles du thème de Don Carlos. Les circonstances du décès sont d'ailleurs assez superposables (mise en prison suivie d'une évolution marastique du sujet).
thème de domitudes de Don Carlos (1568)




influence des étoiles :
  • Markab (α Pegasus) est à 120° de domitude Campanus, pratiquement en conjonction avec le Soleil.
    Energetic, unlucky, impermanent martial honors, disappointed ambitions, accidents, sickness. [Robson, p.174.]
  • Spica (α Virgo), de domitude 331°, est opposé à Vénus.
    will direct to study, and she will train their minds in the learned arts. She will give not so much abundance of wealth as the impulse to investigate the causes and effects of things [...] But with the good there comes a flaw: bashfulness handicaps the early years of such persons, for the Maid, by holding back their great natural gifts, puts a bridle on their lips and restrains them by the curb of authority. [Astronomica, Manilius, 237] 
  • Procyon Canis Minor) est en parallèle de Saturne, avec une domitude de 265°.

    It gives activity, violence, sudden and violent malevolence, sudden preferment by exertion, elevation ending in disaster [...] Robson, 191
  •  Arcturus (α Bootes) de domitude 323°.
    they will be kings under kings and ministers of state, and be charged with the guardianship of the people or, as the stewards of grand houses, they will confine their business to the care of another's home [Astronomica, Manilius, 329]

    If critically aspected, the good influence will be hampered or made into a real handicap. If involved in legal action, such a native may lose all. [Fixed Stars and Their Interpretation, Elsbeth Ebertin, 1928, p.63.]

FIGURE IV : thème de domitudes des étoiles

En 1559, deux directions : C Sa conj Arcturus et C Lune conj Markab. En 1529, C S opposition Acturus. En 1539, D S opposition Procyon, C J conj. Arcturus et S opposition Spica. En 1549, C J conj. Spica. En 1555, C Sa conj Arcturus, D Lune # Arcturus et D V # Procyon.
On remarque que les étoiles (Spica, Arcturus) qui étaient en « conjonction » in zodiaco avec l'AS échangent des aspects avec les points marquants lors d'événements de promotion de carrière. Voyez ce qu'écrit notamment Manilius sur Arcturus : Rançonnet a été l'un des juristes les plus compétents du XVIe siècle.

D'une façon générale, on remarque que les points marquants engagés lors du décès sont également en rapport avec le destin social (Soleil notamment).

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