mardi 4 avril 2017

Felipe II

FELIPE II

  

Philippe II ( à Valladolid, 4h pm - au palais de l'Escurial)

[Philip II: Par William Thomas Walsh, Sheed & Ward, 1937, 1965]

La goutte, la coutume d’une vie sédentaire, et probablement aussi les remèdes des médecins, avaient depuis longtemps épuisé Philippe II. Avant qu’il eût atteint ses soixante dix-ans, il ne pouvait plus se tenir debout ni assis. Son état ne tarda point à être connu de toute l’Europe : les regards se tournèrent vers son fils, le débile prince Philippe : « — J’espère que Dieu me donnera la grâce qu’ayant bien servi Sa Majesté, je ferai à jamais le semblable envers Votre Altesse », écrivaient déjà les courtisans éloignés . Le mardi 30 juin 1598, le roi s’étend sur une litière et se fait transporter à l’Escurial.
Tout en restant « sur les épaules », il continue à se faire communiquer tous les dossiers. Au bout de trois semaines, la fièvre l’oblige à abandonner le travail. Des abcès s’ouvrent à la main droite et au pied droit. Son médecin Mercado annonce que la fin semble proche. Un des genoux enfle et se fend. Le malade reste cinquante-trois jours sur le même lit, sans remuer; on ne le change ni ne le lave; les draps s’imprègnent des évacuations, des sueurs, des suppurations. La vermine envahit ce pauvre corps ; la racine de chaque poil est rongée ; le pansement tire de la cuisse deux écuelles de pus; la chair se détache aux reins et aux épaules. La peau est dévorée par les parasites, les plaies par la gangrène. Le roi ressent un tel dégoût de lui-même qu’en se faisant montrer sa bière, capitonnée de satin blanc, il recommande de placer d’abord le corps dans un cercueil de plomb, pour ne pas souiller la soie.  « — Voyez, mon fils, disait-il ; voyez où aboutissent les grandeurs de ce monde ; voyez ce que c’est que la mort, et profitez, car demain vous allez régner. » Philippe II mourut le 12 septembre, les yeux fixés sur le crucifix. [Philippe II, chap. IX, vol. 4, pp. 289-290, H. Forneron, 1882, Plon]

FIGURE I

[Junctinus, Speculum astrologiae, 926a 3h43 pm ; Gauricus, Tractatus tertius, 40a 2h48 pm ; Stadius, 3h41 pm ; Garcaeus, Astrologiae Methodus, 23, 4h15 pm] Le thème se caractérise par un Sa fort, situé au DS ; une conj. {J, V} ; le MC est isolé. Le décès survient donc, au terme d'une maladie fort cruelle où la goutte chronique a sa part et qui a dû se compliquer fatalement de sepsis et de gangrène vers la fin. Il n'est pas facile d'isoler un hyleg dans la mesure où certains points marquants peuvent être considérés en situation soit de prometteur, soit de significateur : ainsi Sa qui explique tant certains aspects du caractère de Philippe II :
 Associé à un mythe de succession, Saturne renvoie à l’image d’un roi qui n’en finit pas de régner et dont la mort aurait permis à la royauté de s’incarner dans un roi plus jeune. La durée exceptionnelle du règne de Philippe II alimenta, à la fin de sa vie, toute une série d’écrits et de remarques satiriques. Ceux-ci témoignent, certes, du mécontentement que suscitait sa politique mais, de façon plus fondamentale, elles expriment l’idée ancestrale suivant laquelle pour mieux protéger l’image idéale d’une royauté d’essence divine, il fallait mettre un terme à l’exercice du roi avant sa dégénérescence physique ou la naissance d’un conflit. On songe à la description de Philippe II faite par l’ambassadeur vénitien Nani qui insiste sur l’acharnement du roi à vouloir gouverner jusqu’à son dernier soupir sans laisser la place à son fils. [Le pouvoir au miroir de la littérature en Espagne aux XVIe et XVIIe siècles, Augustin Redondo, p. 67, Presses de la Sorbonne, 2000]
Certains éléments du thème sont contradictoires : ainsi V est fort en principe (puisqu'en Taureau) mais allié à J, plutôt faible (opposé  au Sagittaire). On pourrait presque ajouter, avec Bertholet :

« L'Espagne offre la combinaison de Vénus et Saturne ; Vénus y est cynique et Saturne s'appelle Philippe II » [les secrets du Sâr Joséphin Péladan]
 Je ne sais, à la vérité, si cet auteur a étudié le thème de Philippe II, mais il me semble que l'allusion est très bien vue. On prétend aussi que le roi s'habillait en noir vers la fin de sa vie pour s'attirer les bonnes grâces de la planète Saturne ! [cf. I. Cloulas, Philippe II, p. 304, Paris, Fayard, 1992]. Quoi qu'il en soit, voyez les directions primaires in mundo en converse pour l'époque du décès :

FIGURE II

La conj L - Sat s'affiche au couchant et Sa vient de dépasser le groupe {J, V}. Philippe II est complètement impotent depuis 1595 mais conserve le pouvoir. Il est intéressant ici de comparer plusieurs clefs de conversion du temps et des âges sur ces deux arcs directionnels :

[The L - Sat is displayed at the sunset and Sa has just passed the group {J, V}. Philip II is completely impotent since 1595 but retains power. It is interesting to compare several keys of time and age conversion on these two directional arcs:]



 TABLEAU I

 J'ai testé les pas de conversion (clé primaire) disponibles dans Morinus ; j'en profite pour rappeler que :
  • le pas de Naibod a été adopté par Valentin Naibod (1527-1593) et correspond à une moyenne de 0°59'08" ;
  • celui de Ptolémée correspond à l'équivalence simple 1° (il paraît que cette mesure était utilisée par les auteurs anciens...) ;
  • celui de Cardan 0°59'12"" ;
  • le pas en long. [i.e. écliptique], variable et dans le cas présent de 0°57' ;
  • le pas en AR [pas de Tycho Brahe (1546-1601)]
  • enfin un pas X que je teste actuellement ;
A noter que je n'ai pas employé dans le cas présent l'option du mouvement secondaire de la Lune (approximativement 3° 20' pour les quelque 5 heures depuis la naissance) ; Voyons à présent les directions directes :

[I tested the conversion steps (primary key) available in Morinus; I take this opportunity to remind you that:

     The step of Naibod was adopted by Valentin Naibod (1527-1593) and corresponds to an average of 0 ° 59'08 ";
     That of Ptolemy corresponds to the simple equivalence 1 ° (it seems that this measure was used by ancient authors ...);
     That of Cardan 0 ° 59'12 "";
     The long step. [ie. Ecliptic], variable and in the present case 0 ° 57 ';
     The step in AR [no Tycho Brahe (1546-1601)]
     Finally a step X that I am currently testing;

Note that I have not used in this case the option of the Moon's secondary motion (approximately 3 ° 20 'for about 5 hours since birth);
Let us now look at the direct directions:]




 FIGURE III

Nous observons deux directions en sens « direct » : D M // S (1599) ; D J conj Sa (1601) n'est pas décomptée puisqu'elle apparaît déjà en DC (Fig. II). On observe également un rapt parallel Rp M | Lune (pour la clef AR). Reprenant le tableau clef de conversion, nous avons :

[We observe two directions in the "direct" sense: D M // S (1599); D J conj Sa (1601) is not counted since it already appears in DC (Figure II). Using the key conversion table, we have:]


Deux clefs donnent les meilleurs résultats : AR et X. Évidemment, il n'est pas question d'envisager la moindre conclusion de ces résultats, qui ne sont donnés là qu'en matière d'illustration de notre technique de travail. Examinons maintenant quelques dates dans la vie « sociale » de Philippe II avec le pas AR :
  • 1540, duc de Milan : C L // J (1540) - D S opp M (1540)
  • 1554, roi de Naples et de Sicile : D Sa // M (1553)
  • 1557, victoire de Saint-Quentin : D M // Sa (1558) - C L // S (1558) - 
  • 1559, traité du Cateau-Cambrésis : C M opp {V, J} (1559-1560}
  • 1580, roi de Portugal et des Algarves : D L // {J, V} (1579, 1580}
  • 1588, semi-désastre de l'Invincible Armada (tempête) : D Sa conj L (1588)
On mesure bien que la substance des points marquants ne peut être jugée dans un thème que par rapport à leur situation accidentelle comme je l'ai déjà remarqué. Si nous examinons le cas de Sa, qui est tour à tour prometteur ou significateur, c'est en lien avec les des événements déterminants comme ceux de 1554 ou, surtout de 1557.

[Two keys give the best results: AR and X. Obviously, there is no question of envisaging any conclusion of these results, which are given here only as an illustration of our technique of work. Let us now examine some dates in the "social" life of Philip II with the step AR:

    
1540, Duke of Milan: C L // J (1540) - D S opp M (1540)
    
1554, King of Naples and Sicily: D Sa // M (1553)
    
1557, Saint-Quentin's victory: D M // Sa (1558) - C L // S (1558) -
    
1559, treaty of Cateau-Cambrésis: C M opp {V, J} (1559-1560)
    
1580, King of Portugal and the Algarves: D L // {J, V} (1579, 1580)
    
1588, semi-disaster of the Invincible Armada (storm): D Sa conj L (1588)It is well understood that the substance of the points of reference can only be judged in a theme in relation to their accidental situation, as I have already remarked.
If we examine the case of Sa, which is in turn promising or significant, it is in connection with the decisive events such as those of 1554 or, especially of 1557.]


FIGURE IV
  
FIGURE V


Les Fig. IV et V montrent le « ballet » des 2 directions directes en // qui s'expriment entre M et Sa.

[Figs. IV and V show the "ballet" of the 2 direct directions in // which are expressed between M and Sa.]

influence des étoiles
  •  Rigel en conjonction avec le Soleil (10°14' en Taureau) ; domitude Campanus : 176°58'19".
  • Fomalhaut en conjonction avec la Lune (27°13' en Verseau) ; domitude : 114°58'49".


Rigel est in mundo en conjonction avec Saturne et Fomalhaut conserve sa conjonction in zodiaco avec la Lune. On remarque qu'à l'époque du décès (1598), le groupe {J, V} est parvenu - direction directe - à la conjonction de Rigel (et à l'opposition de l'AS), cf. Fig II. En direction converse, on relève : Vénus opposition Fomalhaut.


---------------------------------

Gout, the custom of a sedentary life, and probably also the remedies of doctors, had long exhausted Philip II. Before he had reached his seventy years, he could no longer stand or sit. His condition soon became known to the whole of Europe: his eyes turned to his son, the feeble Prince Philip: "I hope that God will give me the grace that, having served his Majesty well, I will make for ever The like to your Highness, "wrote the distant courtiers. On Tuesday June 30, 1598, the king lay on a litter and was transported to the Escurial. While remaining "on the shoulders", he continues to be communicated all the files. At the end of three weeks, the fever forces him to abandon work. Abscesses open to the right hand and right foot. Her doctor Mercado announces that the end seems close. One of the knees swells and cracks. The patient remained fifty-three days on the same bed, without stirring; It is neither changed nor washed; The sheets are impregnated with evacuations, sweats, suppurations. Vermin invades this poor body; The root of each hair is eaten away; The dressing draws two bowls of pus from the thigh; The flesh detaches itself to the kidneys and the shoulders. The skin is devoured by the parasites, the wounds by the gangrene. The king feels such disgust for himself that, by having his beer displayed, padded with white satin, he recommends placing the body first in a leaden coffin, so as not to soil the silk. "See, my son," said he; See where the greatness of this world ends; See what death is, and enjoy, for tomorrow you will reign. Philip II died on the 12th of September, his eyes fixed on the crucifix. [Philip II, chap. IX, vol. 4, p. 289-290, H. Forneron, 1882, Plon]
The theme is characterized by a strong Sa, located at DS; A conj. {J, V}; The MC is isolated. Death therefore occurs at the end of a very cruel illness in which chronic gout has its share and which must have become fatally complicated with sepsis and gangrene towards the end. It is not easy to isolate a hyleg insofar as certain striking points can be considered in a situation of either promise or of significance: thus Sa, which explains certain aspects of the character of Philip II:

     
Associated with a myth of succession, Saturn refers to the image of a king who never ceases to reign and whose death would have allowed royalty to incarnate in a younger king. The exceptional duration of the reign of Philip II. Nourished, at the end of his life, a whole series of writings and satirical remarks. Although they do testify to the dissatisfaction with its policy, they more fundamentally express the ancestral idea that, in order to better protect the ideal image of a royalty of divine essence, it was necessary to put an end to The exercise of the king before his physical degeneration or the birth of a conflict. One thinks of the description of Philip II made by the Venetian ambassador Nani who insists on the king's relentlessness to want to govern until his last breath without leaving room for his son. [Power in the mirror of literature in Spain in the sixteenth and seventeenth centuries, Augustin Redondo, p. 67, Presses de la Sorbonne, 2000]Some elements of the theme are contradictory: thus V is strong in principle (since in Taurus) but allied to J, rather weak (opposite Sagittarius). One could almost add, with Bertholet:

    
"Spain offers the combination of Venus and Saturn; Venus is cynical and Saturn is called Philip II "[the secrets of the Sar Pheadan Josephine]

 
I do not know, indeed, whether this author has studied the theme of Philip II., But it seems to me that the allusion is very well seen. It is also claimed that the king dressed in black towards the end of his life to attract the good graces of the planet Saturn! Anyway, see the primary directions in mundo in converse for the time of death: see above -


 bibliography :
  
- Technology and Science in Philip II's Spain, David C. Goodman, Cambridge University Press, 1988, chap. the occult sciences.
 



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.